<aside> 💡 En parallèle des termes utiles à connaître pour s’exprimer au mieux sur la DEIB, il existe également des expressions à éviter : datées, imprécises, potentiellement blessantes pour les personnes concernées… Les repérer et connaître leurs alternatives permet de construire un discours plus qualitatif.

Attention : le langage et les enjeux sociaux sont en évolution constante. Certaines de ces expressions ne seront peut-être plus pertinentes dans cinq ans ! Elles font même parfois débat au sein des communautés où elles sont nées. Cet anti-dictionnaire est donc à approcher avec l’esprit ouvert.

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Personne transsexuelle” : personne transgenre

Le terme “transsexuel” renvoie à une pathologie : le « transsexualisme » a par exemple été inscrit en 1980 dans la liste des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie. Or, l’OMS et de nombreuses autres institutions médicales ont depuis écarté l’idée qu’être une personne trans était due à une maladie, ce qui est aussi faux que stigmatisant pour les concerné·es. D’autant que le suffixe “sexuel” porte à confusion : il ne s’agit pas ici d’une orientation (comme pour les termes “hétérosexuel” ou “homosexuel”) mais d’une identité de genre.

Il arrive que certaines personnes trans, souvent âgées, soient plus à l’aise avec le terme transexuel que transgenre : on peut bien sûr s’adapter à la qualification que l’individu choisit pour il/elle-même dans ces cas précis.

Un handicapé” : une personne en situation de handicap

À travers cette formulation, l’idée est de ne pas réduire entièrement une personne à cet aspect de son identité, sans pour autant nier que c’est une facette de sa vie. Cette façon de formuler les choses peut s’appliquer à d’autres identités, surtout dans un cadre professionnel.

Black” : Noir·e

En France, il est fréquent qu’on dise d’une personne noire qu’elle est “Black”, or cela peut vexer les concerné·es qui n’ont pas honte de leur identité noire. Cet anglicisme relève souvent d’une gêne à nommer la réalité et indique comme un refus de “voir les couleurs”. Or, l’approche colorblind à la française n’empêche pas les personnes noires d’être discriminées au quotidien.

Plutôt que d’invisibiliser une identité, on peut sereinement la nommer. Quand c’est utile ou nécessaire : car certaines personnes précisent qu’une personne est noire, arabe, etc, dans des contextes saugrenus. “C’est un homme noir qui a écrit ce compte-rendu marketing” n’a aucun rapport avec le sujet ou les compétences requises et met inutilement l’accent sur cet aspect de son identité. “C’est la première femme noire a siéger en tant que CEO” est une information pertinente au vu du plafond de verre que les personnes issues de minorités ethniques subissent.

Personne de couleur” : personne racisée

Tout comme avec le mot “Black”, toutes les expressions anglophones ne sont pas bonnes à réutiliser en contexte francophone. Si les concerné·es acceptent “people of color” aux Etats-Unis, “personnes de couleur” est considéré comme un euphémisme potentiellement insultant en France. On préfère alors :

Une personne « racisée » désigne un individu susceptible d’être assigné à un groupe minoritaire, et d’être victime de discriminations : dans ce contexte, la « race » n’est pas considérée comme biologique, mais elle est une construction sociale qui sert à exclure certaines catégories qui subissent le racisme. Le Monde, avril 2021

On évite également l’expression “personne non-blanche”, qui instaure une norme autour de la blancheur plutôt que de se concentrer sur le vécu des personnes discriminées.

Mademoiselle” : Madame

Ce terme renseigne sur le statut marital d’une femme, ce qui n’est pas une information pertinente dans un milieu professionnel. D’autant que son équivalent masculin, “Damoiseau”, n’est plus utilisé depuis longtemps même pour les hommes non mariés. “Mademoiselle” a également une connotation plus jeune. Or, ce sont les compétences et le statut de poste d’une femme dans l’entreprise qui sont pertinents pour la qualifier, pas son âge, son expérience supposée ou sa vie intime. Une circulaire déconseille d’ailleurs l’emploi du terme depuis 2012.

La femme” : les femmes

Les femmes représentent environ 3 900 000 000 personnes. Au vu de ce chiffre impressionnant, généraliser en employant le singulier (”Nos vêtements subliment le corps de la femme”) semble être drastiquement éloigné de la réalité.