<aside> 💡 Maintenant que le périmètre de l’appropriation culturelle est posé ainsi que les réactions à avoir suite à des accusations : peut-on encore mettre en place des échanges culturels dans la mode et valoriser des savoirs-faire internationaux sans “s’approprier” une culture ? Selon des expert·es, cela demeure possible si certains paramètres sont respectés.

</aside>

3 distinctions importantes

Inspiration Appréciation Appropriation
La découverte d'éléments d'autres cultures et le fait de les aimer tellement qu'ils affectent inévitablement vos créations, de manière explicite, mais aussi inconsciente. Les créateurs et créatrices demandent le consentement aux gardiens des savoirs culturels, informent le public de la riche histoire culturelle et de la signification attachée aux vêtements, aux dessins ou aux motifs dont ils s'inspirent. De cette façon, la culture d'origine reçoit la reconnaissance et le crédit qu'elle mérite.
⚠️ Attention : certaines marques utilisent le terme “appréciation” pour justifier une appropriation. Fait de s'approprier des éléments spécifiques d'une culture, souvent minoritaire ou marginalisée, par une culture dominante.
Porter certains vêtements pour se démarquer de la foule dans son propre contexte de vie.
Cela peut entraîner une dévalorisation, une simplification, ou une distorsion des éléments culturels, parfois perpétuant des stéréotypes ou contribuant à une marchandisation inappropriée.

Tandis que l'inspiration et l'appréciation culturelle peuvent être des formes positives d'engagement avec la diversité culturelle, l'appropriation culturelle soulève des préoccupations éthiques car elle est irrespectueuse et déforme la signification originale des éléments culturels. Il convient donc de procéder avec humilité et précaution. Car peu importe l’intention, l’erreur sincère ou la spoliation calculée, les conséquences de l’appropriation culturelle sont les mêmes.

Dans son ouvrage L’appropriation culturelle (2020), Rodney William écrit :

C’est un obstacle pour l’affirmation des groupes minoritaires. Avec ces significations dénaturées, qui omettent leur essence originale et éteignent les attributs de leur culture d’origine, le groupe ethnique concerné est menacé de disparition. L’appropriation culturelle ne se résume donc pas à des altérations et à une déformation des significations : elle participe au génocide symbolique d’un peuple.

Pour éviter de contribuer à ce phénomène oppressif, des méthodes peuvent être mises en place.

Étape 1 : comprendre si une collaboration est culturellement appropriée

Ce document est issu du travail de Fatou Ndiaye et mis à disposition pour guide

Ce document est issu du travail de Fatou Ndiaye et mis à disposition pour guide

Étape 2 : établir les conditions d’un rapport d’égalité pour éviter au mieux l’appropriation culturelle

<aside> 💡 La Méthode des 3C - développée par la Cultural Intellectual Property Rights Initiative La Cultural Intellectual Property Rights Initiative® est un mouvement mondial visant à soutenir la reconnaissance des droits de propriété intellectuelle culturelle® pour les artisans et artisanes qui sont les gardien.ennes et transmetteur.trices des vêtements traditionnels, des motifs traditionnels et des techniques de fabrication traditionnelles.

</aside>

Le nœud de l’appropriation culturelle touche au partage de la valeur - économique, reconnaissance, crédit - dans un rapport de domination. Dans le cadre d’un échange culturel entre une culture dominante et une culture dominée, il faut donc rétablir les conditions d’un rapport d’égalité pour éviter au mieux l’appropriation culturelle, même si cela est extrêmement complexe.

👉 La méthode des 3C vise à poser le cadre de ce rapport égalitaire :